- Narika a écrit:
- AFIN DE RÉPONDRE AUX QUESTIONS D'ORDRE ALIMENTAIRE, je créé ce post pour vous ouvrir un peu les yeux, vous renseigner correctement...
Narika , nous sommes tous et toutes capables, il me semble de surfer sur internet pour trouver des informations sur un sujet......dans mon post précédent, je voulais juste prendre la température des gens qui avaient été confrontés au sujet...et bien sur je ne vais pas prendre pour argent comptant ce que l'on me dit .....(bien que ce monsieur est une excellente réputation en matiere de complement nutritionnel équin plus que toi et moi je pense.....)....
Je vais donc compléter ton sujet, si tu le permets , avec ce que je viens de trouver sur le net.....ça donne l'impression comme ça que j'en connais un rayon sur l'alimentation du cheval......
(oui excuses moi, mais sur ce coup la, tu m'as un peu enervée.....)
Que mange votre cheval ?par Alain WillemartAvertissement : ce dossier n’a pas la prétention de tout dire
sur l’alimentation. La diététique est en soi une science
extrêmement vaste en ce qu’elle emprunte à toutes les autres
disciplines (médecine, chimie, biologie, biochimie, chimie minérale,
chimie organique, physique des fluides et des solides...).
La diététique appliquée au cheval est plus vaste
encore, et il faudrait 10 numéros entiers d’HippoNews pour espérer
en faire le tour. Une initiation au sujet, un rappel des données
de base et des préceptes à respecter, la présentation
des nouveautés en matière d’aliments pour chevaux : voilà
ce que propose ce dossier.
Parmi les nombreuses questions soulevées par l’acquisition d’un
cheval, l’alimentation n’apparaît généralement pas
comme la facette la plus passionnante.
Il faut dire que le néophyte a déjà de quoi se
froisser les méninges avec tant d’autres aspects : quelle race choisir
? Comment l’accueillir ? Où le loger ? comment
l’élever ? Comment le harnacher ? Comment le ferrer
? Comment l’entraîner ? comment le soigner ? Comment
lui parler ?...
Quand vient la question de l’alimentation, l’essoufflement causé
par toutes les autres questions fait qu’on se réfugie bien souvent
derrière l’expérience du soigneur - si le cheval est en pension
- ou derrière le savoir-faire du marchand de grain - si on soigne
soi-même - qui vous livre un sac de “mélange pour chevaux”,
prêt à l’emploi. L’alimentation est pourtant un facteur
capital de la bonne santé du cheval. On est ce que l’on mange,
non ?
Que mange le cheval ?
A l’état sauvage, le cheval mange les diverses espèces
d’herbes qui composent les pâturages sauvages... et il y trouve
son compte ! Car l’herbe (variée) est un aliment parfaitement
équilibré. Par contre, l’herbe n’est pas très
énergétique, ce qui n’est pas très grave pour le cheval
sauvage, puisqu’il ne travaille pas. En revanche, si le cheval travaille,
c’est-à-dire s’il exécute d’autres tâches que celle
de se déplacer paisiblement pour se nourrir, l’herbe ne suffit pas,
il faut un complément. Pour un cheval au repos, l’herbe suffit,
du moins tant qu’il y en a : sous nos latitudes en principe, l’herbe ne
pousse plus durant l’hiver et les chevaux domestiques n’ont pas la possibilité
de migrer plus au sud pour aller la chercher.
Lorsqu’on observe l’herbe de près, on remarque qu’elle est constituée,
comme toute plante, d’une tige munie de feuilles. Ce sont ces feuilles
qui sont nourrissantes et que le cheval apprécie, et non la tige.
Trop haute (25 cm), l’herbe “monte en graines” et est proportionnellement
moins nourrissante et moins appréciée que l’herbe courte.
De quoi a-t-il besoin ?
Comme nous, le cheval a besoin d’absorber une alimentation équilibrée.
Il ne suffit donc pas de lui donner les “bons” aliments, encore faut-il
respecter les proportions respectives de chaque ingrédient pour
obtenir une ration équilibrée répondant à ses
besoins. Pour cela, il faut retenir qu’un élément bénéfique
n’est jamais bon en soi, mais toujours en interaction avec d’autres.
Ainsi, un supplément vitaminique ou minéral n’a de sens que
s’il comble une carence. Un excès de cellulose peut causer
des coliques, une insuffisance peut en causer également. Il
en va de même du calcium et du phosphore...
Le cheval a besoin des éléments suivants :
- Les
glucides : (on dit aussi “hydrates de carbone”), comme
le sucre et l’amidon. Ils procurent l’énergie (les calories)
à l’organisme. Le cheval qui travaille les trouve surtout
dans les céréales.
- Les
lipides : ce sont les graisses. Elles fournissent
aussi de l’énergie à l’organisme, sauf si ce dernier ne les
dépense pas, en quel cas, le cheval les stocke : il grossit.
Le maïs, par exemple, en contient beaucoup.
- Les
protides (ou matières azotées) : ce sont
les protéines, dont le rôle est de réparer l’usure
de l’organisme due à son propre fonctionnement et de fabriquer la
matière vivante nécessaire à son développement.
Le foin en contient beaucoup. Parmi les grains, c’est l’avoine qui
en contient le plus.
- La
cellulose : ce sont les fameuses fibres dont Kellog’s parle
tant... Contenue dans l’écorce des grains, mais aussi dans
la structure des feuilles et dans les tiges des plantes (herbe, foin, paille).
La cellulose ne nourrit pas, ou presque pas, car elle est constituée
de cellules mortes au contenu cellulaire réduit. Mais comme
à l’état sauvage, le cheval ne peut s’empêcher d’en
absorber en broutant, son système digestif d’herbivore s’est adapté
à l’absorption de ces fibres. Poids mort dans l’intestin,
la cellulose constitue néanmoins l’indispensable “lest” déplissant
les parois intestinales, favorisant ainsi le transit et la digestion.
- L’
eau : Le cheval en consomme 15 à 60 litres par jour.
Elle doit être fraîche (8 à 15 degrés) et propre.
En sueur, le cheval risque des coliques (obstructions intestinales)
s’il boit de trop grandes quantités à la fois. Il convient
de “couper l’eau”, en introduisant un doigt à la commissure des
lèvres, de manière à désamorcer la pompe naturelle,
et de le laisser s’abreuver à nouveau après une pause d’une
minute. L’eau de source ou l’eau du robinet est préférable
à l’eau de pluie, trop pauvre en sels minéraux.
- Les
minéraux : Ce sont les fameux symboles, simples
ou composés, du tableau de Mendeleïev qui a tant fait souffrir
certains d’entre nous, à l’école... Ces éléments
sont contenus dans la ration journalière équilibrée,
mais certains régimes et certaines maladies peuvent induire des
carences, donc nécessiter un appoint. Les minéraux
sont très importants chez le cheval : il contribuent à la
robustesse du squelette et au bon fonctionnement des muscles. Certains
minéraux sont nécessaires en grande quantité (plusieurs
dizaines de grammes/jour).
Ce sont les “Macroéléments” : calcium et phosphore, sodium,
etc. D’autres éléments ne sont nécessaires qu’en
doses infinitésimales (quelques milligrammes/jour).
Ce sont les “Oligoéléments” : fer, cuivre, zinc, iode,
sélénium, manganèse. Ces derniers (indispensables)
ne sont pas produits par l’organisme, il faut donc que le cheval les trouve
dans sa nourriture.
Les carences en oligoéléments sont relativement rares,
sauf en ce qui concerne le zinc et le cuivre. Ceux-ci sont souvent
trop peu présents dans les fourrages, même de bonne qualité.
Ils jouent un rôle important, notamment dans le système ostéo-articulaire,
le système pileux (poils, corne) et le système immunitaire.
Une pierre à lécher peut y remédier.
- Les
vitamines : Comme les minéraux, les vitamines
sont issues du tableau précité, mais ce sont des composés
organiques, c’est-à-dire toujours associés à des molécules
de carbone. Les vitamines sont donc des compléments organiques
complexes qui jouent un rôle important dans le fonctionnement de
l’organisme du cheval : croissance, travail, reproduction, etc. Les
plus importantes sont les vitamines A, D et E.
Quel(s) complément(s) ?
Nous avons vu que l’herbe seule ne suffisait pas à alimenter
un cheval qui travaille.
Noter ici que le “travail” n’est pas nécessairement l’activité
équestre proprement dite.
Gestation, allaitement et saillie sont également des “travaux”.
Les aliments sont principalement de deux ordres : les fourrages et les
concentrés.
1) LES FOURRAGES
Les fourrages sont (en plus de l’herbe) : le foin et la paille.
• Le foin
riche en calcium et en protéines
Il peut être constitué de graminées (herbes de
prairie) ou de légumineuses (trèfle, luzerne), ou encore,
d’un mélange des deux. La récolte et le stockage du
foin sont deux choses très délicates : sa valeur nutritive
dépend du moment de la récolte, de la qualité de son
séchage (soleil) et du soin apporté à son stockage.
Trop humide, il fermente et moisit (dangereux pour le cheval).
La meilleure méthode pour inspecter un ballot de foin est de
l’ouvrir. Il doit avoir une odeur agréable, être sec,
exempt de terre et de poussière, être vert foncé (et
non vert clair ou brun), et doit comporter davantage de feuilles que de
tiges.
• La paille
riche en fibres (cellulose)
Elle est constituée du pied de certaines céréales,
généralement le froment, l’avoine ou le blé (évitez
les pailles d’orge et de seigle, qui peuvent causer des lésions
graves au système digestif du cheval). Sa valeur nutritive
est négligeable, mais elle joue, avec le foin, un rôle important
dans le transit intestinal (nous le verrons plus loin).
L’évolution de l’agriculture a fait apparaître de nouveaux
conditionnements du fourrage. Voir à ce sujet l’article de
Théo Koolen, dans ce dossier.
2) LES CONCENTRES
Les “concentrés” ne désignent pas nécessairement
des produits transformés artificiellement, comme les granulés,
mais aussi des aliments naturels dont la valeur nutritive est plus élevée
que celle de l’herbe, du foin et de la paille (à poids et/ou à
volume équivalent), donc plus concentrée.
LES GRAINS
• L’
avoinemoyennement énergétique, plus riche en protéines
que les autres grains, propriétés excitantes
Le langage courant fait souvent passer l’avoine pour la base alimentaire
indispensable du cheval. C’est faux. Dans certains pays, elle
est même totalement absente de la ration. Elle offre des propriétés
nutritives satisfaisantes mais moins économiques que d’autres céréales.
Elle a des propriétés toniques stimulantes pour les chevaux
“froids” ou lors des compétitions. Inversement, cette faculté
excitante devient excessive chez les chevaux “chauds”. Mal dosée,
l’avoine peut être “échauffante” et irriter la muqueuse intestinale.
L’avoine doit être sèche. Celle récoltée
dans l’année ne doit pas être donnée au cheval, car
trop humide. Le grain est tendre, mais concassé ou aplati,
il est plus digeste et augmente de volume.
• L’
orgetrès énergétique
Excellent aliment. Plus dur que l’avoine, il est souhaitable
que le grain soit aplati, concassé ou floconné.
• Le
maïstrès énergétique
Le maïs est très riche en lipides, donc en graisses.
C’est un excellent reconstituant pour un cheval amaigri (maximum : 5 à
10 % de la ration), mais il ne faut pas en abuser : non brûlées,
les graisses sont néfastes.
Le grain doit également être concassé, aplati ou
floconné.
• L’
épeautre (blé d’hiver)
riche en lizine. (favorise le métabolisme musculaire)
• Graines de
linlaxatif, excellent pour le poil
Crues, les graines de lin sont toxiques si servies en grandes quantités.
Par contre, une poignée dans le picotin est bénéfique.
Bouillies, elles peuvent entrer dans la composition de “mashes”, qui sont
des rations rafraîchissantes et laxatives.
LES DERIVES, TOURTEAUX, FARINES
• Le
son de blériche en cellulose, en protéines et très riche en phosphore
Le son est l’écorce du blé. Il est souhaitable
de l’humidifier avant de l’administrer, afin d’éviter qu’il gonfle
dans l’estomac et aussi pour éviter qu’il pénètre
dans les voies respiratoires. Ce conseil est d’ailleurs valable pour
toutes les farines. Le son favorise le transit et favorise la venue
du lait chez la jument. Il n’est pas souhaitable d’en donner de trop
grandes quantités car sa très haute teneur en phosphore risque
de déséquilibrer le rapport calcium/phosphore.
• Tourteau de
sojatrès riche en protéines, très énergétique
C’est ce qui reste du soja après extraction de l’huile.
De loin le meilleur pourvoyeur en protéines (400 g de matières
azotées digestibles/kg !). Se distribue toujours avec d’autres
céréales (ne pas dépasser 7 à 8 % de la ration
journalière).
• Tourteau de
linriche en protéines, laxatif
Résidu du lin après extraction de l’huile.
Effet laxatif. Peut être recommandé (maximum 200-300
g/jour) chez les chevaux recevant de grandes quantités d’aliments
concentrés, afin d’améliorer le transit. Ne jamais
en servir aux poulinières (provoque la rétention d’arrière-faix).
• La
mélasseProvient du raffinage du sucre, donc de la betterave. Très
énergétique, elle est le plus souvent présentée
mélangée avec des paillettes de lin ou d’avoine.
LES RACINES
-
Carottes : friandise du cheval par excellence. Elles
sont très énergétiques à condition d’en donner
beaucoup, car elles contiennent 80 % d’eau. Volumineuses, elles réduisent
la consommation de matière sèche, et donc, abaissent le niveau
alimentaire global. On peut les donner cassées en deux ou
coupées en “frites”, jamais en rondelles (risque d’obturation de
l’oesophage).
-
Betteraves : comme les carottes, les betteraves sont très
appréciées par le cheval, mais elles contiennent encore plus
d’eau que les carottes. Il faut les servir coupées en tranches.
Très énergétiques également. En hiver,
au box, elles peuvent compenser l’absence d’herbe en tant qu’aliment à
forte teneur en eau.
LES FRUITS
• Les
pommesEnergétiques.
Egalement très appréciées par le cheval, mais
il ne faut pas en abuser, elles peuvent provoquer des troubles intestinaux
et des obstructions de l'oeusophage (empommage...)
LES ALIMENTS INDUSTRIELS
COMPLETS
Ces aliments se présentent sous diverses formes : complet (il
ne faut rien ajouter), ou complémentaires (demandent un appoint
de paille et de foin). Ces aliments présentent tous l’avantage
d’être étudiés en vue du meilleur équilibre
alimentaire, à condition que le fabricant tienne ses promesses !
Mieux vaut donc s’orienter vers les grandes marques plutôt que vers
des produits inconnus ou des sacs dont le contenu exact ne figure même
pas sur l’emballage. Attention, certaines marques proposent des produits
alliant énergie extrême et compacité. Mal utilisés,
il peuvent s’avérer néfastes. Il est impératif
de respecter la posologie et de donner du lest pour que le cheval ait tout
de même un certain volume dans le ventre.
Le système digestif du
chevalpar Alain WillemartIl est malaisé de vouloir comprendre pourquoi le cheval a besoin
de temps et de calme pour manger ; que les grains concassés sont
plus digestibles que les autres ; qu’une litière de paille contribue
efficacement à lester son intestin, etc., sans connaître les
particularités du système digestif du cheval et son fonctionnement.
Pour nous éclaircir l’esprit, voici un bref rappel anatomique.
Le système digestif du cheval se compose des parties suivantes
:
• Les lèvres
Très sensibles et munies de longs poils tactiles, les lèvres
sont également très mobiles. Ce sont elles qui arrachent
l’herbe ou saisissent la bouchée de nourriture en inspectant les
éléments constitutifs du picotin ou du pâturage ; ce
sont aussi elles qui détectent les pousses trop piquantes ou irritantes
(barbes, épillets, chardons, etc.), et qui écartent les grains
non désirés dans la mangeoire.
• La bouche
A l’intérieur de la bouche s’opèrent la mastication et
la salivation. Cette dernière est très importante :
elle peut varier de 5 litres/jour à 50 litres/jour selon que le
cheval mange du fourrage vert ou des rations sèches. La mastication
est essentielle chez le cheval, surtout s’il est nourri avec des concentrés
: l’écorce des grains doit être broyée pour que l’intérieur
puisse être correctement digéré par l’estomac.
La dentition du cheval permet un broyage efficace et d’autant plus fin
qu’il n’a pas, comme la vache, la possibilité de régurgiter
le bol alimentaire afin de le ruminer encore. Il faut donc donner
au cheval tout le temps et le calme nécessaires à une bonne
mastication. Celle-ci nécessite 20 minutes pour 1 kg d’avoine
et 40 minutes pour 1 kg de foin.
La langue permet la circulation des aliments, ainsi que l’abreuvement.
C’est elle qui fait le vide dans la bouche pour y “aspirer” l’eau.
Elle fait également piston pour l’envoyer dans l’oesophage.
• L’oesophage
Composé de fibres musculaires, l’oesophage entraîne chaque
bouchée vers l’estomac.
• L’estomac
A l’entrée de l’estomac se trouve le cardia, muscle fermant
l’estomac et empêchant son contenu de suivre le chemin inverse, le
cardia ne s’ouvrant que dans un seul sens, rendant impossible vomissement
et ruminement. La contenance effective de l’estomac est d’environ
10 litres. Il sécrète le suc gastrique, acide qui attaque
les aliments, cellulose exceptée (elle résiste au suc).
L’estomac se vide, par contraction, dans l’intestin grêle.
L’INTESTIN
• L’intestin grêle
Les aliments y subissent la digestion enzymatique due aux sécrétions
biliaires et pancréatiques. La cellulose n’y est toujours
pas attaquée. Le séjour des aliments dans les 22 m
d’intestin grêle dure 1 à 2h.
• Le caecum et le colon
C’est la plus grande partie du système digestif du cheval (63
% du volume). Il s’y trouve une flore intestinale microbienne (bactéries),
seule capable de digérer la cellulose. Cette attaque bactérienne
n’est possible ni dans l’estomac, ni dans l’intestin grêle car les
bactéries ne survivent pas en milieu acide. Pour fonctionner
correctement, les intestins du cheval nécessitent un certain volume
de nourriture, ni trop, ni trop peu. Le séjour
dans le gros intestin dure près de 30h, dont 5h dans le caecum.
• Le rectum et l’anus
Elimination, dans le crottin, des résidus solides, ainsi que
tout ce qui n’a pas été digéré. L’inspection
du crottin peut, à elle seule, éclairer de nombreux aspects
du fonctionnement du système digestif : couleur, humidité,
présence de vers, de grains entiers... sont des indicateurs
précieux !
Comment ça marche ?
Le cheval est un herbivore monogastrique (un seul estomac) ; cela signifie
qu’il fait partie de la famille des non-ruminants, au même titre
que l’âne et le... lapin (si, si !).
Par rapport à un herbivore ruminant (la vache par exemple, ou
encore le mouton), le système digestif du cheval est caractérisé
par un petit estomac (7 % du volume total) et un grand intestin.
La vache a, au contraire, un grand estomac (70 % du volume, répartis
dans 4 “poches” différentes) et un intestin nettement plus petit.
Cette différence conjuguée à l’incapacité
de l’estomac équin à digérer la cellulose (celle-ci
est digérée par des bactéries, dans le caecum), fait
que le cheval tire peu parti des aliments à forte teneur en cellulose,
comme le sont, par exemple, les pâturages pauvres des climats arides.
En revanche, le cheval est capable de s’adapter à un pâturage
pauvre en augmentant le volume de sa consommation de manière à
couvrir ses besoins énergétiques, quitte à produire
davantage de crottin.
Selon le type d’alimentation (concentrée ou non), la durée
du transit variera, chez le cheval, de 26 à 36 h.
Chaque jour, c’est un volume de 60 à 100 litres (en comptant
les sécrétions gastriques) qui transite dans le tube digestif.
L’estomac ne pouvant contenir que 10 litres, il est logique que ce dernier
se vide 6 à 10 fois par jour. En fait, il se vide dans l’intestin
grêle chaque fois qu’il est plein et qu’un nouveau bol alimentaire
se presse au portillon pour investir la place. Dans le cas d’un cheval
nourri au box, c’est-à-dire de manière ponctuelle, 2 ou 3
fois par jour, l’estomac subira plusieurs (1 ou 2) vidanges au cours du
même repas. Seul le dernier tiers du repas séjournera
donc suffisamment longtemps dans l’estomac.
Ceci amène 2 grands principes de l’alimentation du cheval :
- 1° Il faut fractionner au maximum la ration quotidienne
La digestion de la partie amidonnée (énergétique)
des grains se produisant dans l’estomac, la petitesse du repas allongera
la durée de son séjour gastrique, favorisant ainsi sa digestion.
Un trop grand picotin sera gaspillé : les 2/3 des grains qu’il contient
seront expédiés vers l’intestin avant d’être digérés
par l’estomac. Ils seront perdus, pour le cheval comme pour le porte-monnaie.
- 2° Il faut donner d’abord le fourrage, puis les concentrés
Les concentrés étant digérés dans l’estomac
(et dans l’intestin grêle), et les fourrages étant principalement
digérés dans l’intestin, il est normal de donner d’abord
le fourrage puisque ce dernier n’a aucun intérêt à
séjourner longtemps dans l’estomac, contrairement aux concentrés,
qui ne demandent que cela.
Gonflements d’estomac
Le dernier tiers du repas demeure dans l’estomac durant 4 à
6h. Nous avons vu que la digestion de certains aliments, comme le
blé et le son, était susceptible de provoquer leur gonflement.
Pour cette raison, on ne peut dépasser certaines doses de ces aliments
par ration. En effet, le gonflement de l’estomac peut aller jusqu’à
l’éclatement, dans la mesure ou une évacuation prématurée
vers l’intestin est impossible car la place n’y est pas encore libre.
Ce gonflement dangereux peut également être provoqué
par une boulimie “accidentelle”. C’est le cas idiot du cheval gourmand
qui s’échappe de son box pour dévorer le contenu d’un sac
de grain. D’où la nécessité de stocker la nourriture
dans un endroit bien fermé...
L’abreuvement massif, après absorption des concentrés,
favorise encore ce gonflement. Dans le meilleur des cas, cela provoquera
une évacuation prématurée vers l’intestin, défavorable
à la digestion des grains.
Pour ces raisons, nous le répétons encore : le fractionnement
de la ration favorise la digestion dans l’estomac tout en évitant
sa surcharge. Le menu idéal est, dans l’ordre : d’abord le
fourrage ; puis l’eau (favorisant le transit du fourrage) ; et enfin, les
concentrés.
La mastication du grain
Le grain étant enveloppé par une écorce de cellulose,
les sucs gastriques ne peuvent atteindre sa partie interne (nutritive)
si la mastication du cheval n’a pas broyé au préalable ladite
écorce. Entier, le grain traverse donc tel quel tout le tube
digestif et en ressort intact. Il est donc essentiel de veiller à
ce que :
- 1° Le cheval mastique correctement. Pour cela, chaque repas
doit se dérouler dans le calme et dans un laps de temps suffisant.
On ne nourrit donc pas directement après le travail, car le cheval
est encore chaud, énervé, voire essoufflé. Malgré
cela, certains chevaux mangent trop vite. Une technique pour les
ralentir consiste à placer des galets dans la mangeoire pour l’obliger
à trier, donc à manger moins rapidement.
- 2° Le cheval doit avoir une table dentaire régulière,
sans quoi, il ne peut broyer efficacement tous les grains.
Un vétérinaire équin peut y remédier.
Pour ces 2 raisons, il est toujours plus sûr de servir des grains
aplatis ou concassés si l’on souhaite que la valeur nutritive des
céréales soit exploitée au mieux.
Le cheval, fils prodigue de la chaîne alimentaire ?
D’une certaine manière, on peut dire que le cheval “digère
mal”, puisqu’il gaspille une certaine partie des aliments qu’il ingurgite,
même en prairie. Les ruminants ont, au contraire, la réputation
de tirer la quintessence de chaque brin d’herbe, grâce à leur
système digestif plus performant. Selon Roger Wolter (Alimentation
du cheval, Editions France Agricole), “Cette particularité serait
due à l’époque d’opulence fourragère dont le cheval
aurait bénéficié durant son évolution, il y
a quelque 50 millions d’années, lui autorisant un certain gaspillage,
tandis que les ruminants se seraient développés en période
de pénurie de bons fourrages, obligeant ceux-ci à davantage
d’économie.”
Le tube digestif du cheval est donc prévu pour le transit relativement
rapide de gros volumes de nourriture. Lorsqu’on le nourrit de concentrés,
donc d’aliments de faible volume, il est donc important de suppléer
avec du volume, quitte à ce que celui-ci soit peu énergétique,
voire pas nourrissant du tout (les contractions et le transit sont commandés
par l’encombrement).
La paille est le principal lest alimentaire du cheval nourri au box.
Notez également que le concassage des grains fait augmenter
le volume de ceux-ci de 20 à 30 %.
Unités de mesures et ratios • U.F.C.
“Unité Fourragère Cheval”. C’est l’unité
de référence qui sert à mesurer les besoins des chevaux.
Cette référence correspond à la valeur énergétique
d’un kg d’orge.
A l’entretien, donc au repos, les besoins journaliers du cheval se
calculent selon la formule suivante :
0,5 U.F./100 kg de poids vif + 2 U.F.
Cela signifie qu’un cheval de 500 kg a besoin de : 0,5 U.F. x 5 + 2
U.F. = 4,5 U.F., c’est-à-dire l’équivalent énergétique
de 4,5 kg d’orge standard.
Chaque heure de travail journalier nécessite l’appoint suivant
à la ration d’entretien :
- travail léger : 0,3 U.F.
- travail moyen : 0,5 U.F.
- travail intense : 0,7 U.F.
- travail très intense : 1 U.F.
Considérant qu’en randonnée, le cheval fournit un travail
moyen durant 6 à 7 heures, ce qui correspond à un apport
de 3 à 3,5 U.F. (7 x 0,5 U.F.), ce qui fait un total de 8 U.F.
N.B. : cette formule n’est qu’une base de travail. Les besoins
ne varient pas uniquement en fonction du poids du cheval, mais aussi en
fonction de son âge (poulain ou adulte) ; du poids du cavalier ;
du sexe du cheval (jument gestante ou allaitante, étalon en période
de monte), etc. Par ailleurs, l’U.F.C. détermine la valeur
énergétique d’un aliment ; mais l’organisme du cheval nécessite
également autre chose que de l’énergie : il lui faut des
protéines, des minéraux, des vitamines... Dans un prochain
numéro, nous verrons comment équilibrer correctement une
ration en fonction de tous ces paramètres.
• La matière sèche
C’est la matière résiduelle d’un aliment dont on a extrait
toute l’eau. Ainsi, une carotte contient 97,5 % d’eau, soit 125 g
de matières sèche au kg. A l’inverse, le foin ne contient
que 10 à 13 % d’eau, soit 870 g de matière sèche au
kg. La quantité de matière sèche d’un aliment
ne détermine pas sa valeur nutritive.
• Le coefficient d’encombrement
C’est le rapport entre la quantité de matière sèche
contenue dans un aliment brut et sa valeur énergétique (kg
M.S./U.F.). Ce coefficient sera égal à 2 (2 kg de matière
sèche doivent donner 1 U.F.) pour un cheval au repos, et il sera
abaissé à un minimum de 1,2 (pour 1 travail intense).
Plus le rapport (chiffre) est élevé, plus le système
digestif est encombré en fournissant peu d’énergie par rapport
au volume (ce qui n’est pas bon pour le sport).
• Rapport Phosphocalcique
Le calcium et le phosphore sont deux minéraux indispensables
au développement du squelette et au maintien de sa robustesse.
Il faut toutefois veiller à ne pas donner trop de l’un par rapport
à l’autre. Ce rapport (calcium divisé par phosphore)
doit toujours être supérieur à 1, et doit idéalement
être compris entre 1,5 et 1,8. Un excès de phosphore
déminéralise le squelette et le fragilise ; un excès
de calcium gène l’assimilation des oligoéléments et
fragilise les cartilages
Nous remercions cordialement le Dr Jean-Marc Lamolle, vétérinaire
équin, pour son aide précieuse dans l’élaboration
de ce dossier.
Bibliographie :
• Claude Arnould, 3ème Fer, chapitre 9, alimentation,
FFE.
• 4ème Fer, alimentation du cheval de randonnée,
1988.
• Roger Wolter, Alimentation du cheval, Editions France
Agricole, coll. “produire mieux”, Paris, 1994.
• Claude Lux, Bien nourrir son cheval, 2ème édition,
Editions Maloine, Paris, 1997.
• Colin Vogel, Manuel complet des soins aux chevaux,
Editions Vigot, Paris, 1996
• W. Martin-Rosset ed., L’alimentation des chevaux, Institut
National de Recherche Agronomique, Paris, 1990.
• Dr. Jean-Marc Lamolle, Notions d’alimentation du cheval,
Cours du C.R.E.P.A.C., 1998
extrait du dossier "l'alimentation du cheval" du n°264
de la revue HippoNews Matière sèche:
attention aux chiffres
La matière nutritive d’un aliment est contenue dans la matière
sèche qui le compose, pas dans l’eau qu’il contient. 1 kg
d’orge, par exemple, contient 880 g de matière sèche, donc
120 g d’eau. Ces chiffres ne sont pas absolus : le taux d’humidité
d’un sac d’orge, s’il a eu peu “séché” au soleil, peut être
inférieur à 12 %, ce qui peut fausser les données.
Certains tableaux donnent la valeur nutritive de l’aliment en g/kg de matière
brute (M.B.), d’autres en g/kg de matière sèche (M.S.).
C’est ainsi que selon le tableau (disponible sur demande à la FFE),
1 kg d’orge brute (qui sort du sac) contient 1 UFC (unité fourragère)
et 0,4 g de calcium, tandis qu’1 kg de M.S. d’orge contient 1,16 UFC et
0,9 g de calcium. Cette différence est due au fait que la
matière nutritive est diluée dans la matière brute,
concentrée dans la matière sèche. C’est tout
un débat. En fait, les chiffres basés sur la matière
brute permettent un calcul facile (1 kg qui sort du sac contient autant
de ci et autant de ça). En revanche, ils constituent une valeur
moyenne puisque leur taux d’humidité peut varier. On est donc
jamais sûr qu’1 kg d’orge fraîche vale, sur la balance, 1 UFC.
Les chiffres basés sur la matière sèche sont donc
plus précis puisqu’on en a éliminé la seule variable
: le taux d’humidité. Revers de la médaille : il est
impossible de mesurer avec exactitude le taux d’humidité d’1 kg
d’orge brut, sorti de tel ou tel sac, si l’on est pas équipé
pour (laboratoire, etc.).
Concernant l’herbe et le foin, certaines données peuvent apparaître
contradictoires quant à la valeur nutritive et la teneur en calcium
de l’un et de l’autre : tantôt, on entend que le foin n’a jamais
autant de valeur nutritive que le même fourrage sur pied ; ailleurs,
on dira que les teneurs en matières azotées et en calcium
du foin sont 2 à 5 fois supérieures à l’herbe.
La contradiction n’est qu’apparente : le foin ayant séché,
il est plus léger que l’herbe. A poids égal, il est
logique qu’il contienne davantage de protéines et de minéraux,
même si chaque brin d’herbe a perdu une certaine partie de sa valeur
nutritive en devenant un brin de foin, c’est-à-dire en séchant.
extrait du dossier "l'alimentation du cheval" du n°264
de la revue HippoNews Le préfané pour
chevauxpar Philippe Duval d’après les études
et la documentation de M. Mark Westaway (Angleterre)Qu’est ce qu’un préfané ?
C’est de l’herbe naturelle ou cultivée, que l’on coupe et
que l’on laisse sécher environ 24 à 36 heures, selon les
conditions atmosphériques, pour atteindre à peu près
55 à 60 % de matière sèche (nécessité
de plus de M.S. par rapport aux ruminants) et que l’on emballe sous plastique.Cela signifie que le taux d’humidité, qui peut atteindre jusqu’à
90 % pour l’herbe fraîche, est réduit à 45 - 40 % afin
de contrôler les sucres une fois les balles fermée hermétiquement,
les bactéries naturelles commencent à décomposer les
sucres (cela s’appelle la fermentation), dans le but de "Mariner" et de
conserver le fourrage (c’est une fermentation spécifique, à
l’abri de l’air). C’est ce qui donnera au préfané son odeur
agréable (du moins, au nez du cheval), si caractéristique.
Si aucun acide ou autre conservateur artificiel n’est employé dans
la préparation du préfané, c’est donc le plus proche
équivalent de l’herbe fraîche que vous pouvez donner à
votre cheval.
Avantages de l’alimentation avec du préfané
• Sur le plan respiratoireLa poussière, les spores de moisissure et autres particules minuscules
qui sont véhiculées dans l’air que le cheval respire (dues
à la mauvaise qualité du fourrage où de la litière)
peuvent causer des problèmes sur le système respiratoire.
Aussi, l’utilisation du préfané, associé à
une litière appropriée, réduit considérablement
le nombre de ces spores, et de ce fait, contribue à limiter les
problèmes respiratoires.
• Sur le plan nutritionnelLa récolte en préfané évite les pertes nutritives
de l’herbe qui existe dans le procédé de fenaison classique.
Les niveaux énergétiques, de protéines et de fibres
dépendront du type d’herbe employée et du stade de maturité
au moment de la coupe, mais de toute façon, ces niveaux sont bien
plus élevés que dans le foin et ne sont pas perdus pendant
le stockage.
Les préfanés à base de légumineuses (luzerne,
trèfles) sont à éviter. Ils ont tendance à
provoquer des troubles digestifs chez le cheval (étude effectuée
à la faculté de médecine vétérinaire
du Sart Tilmant).
Il existe en Angleterre des petits ballots de préfané
pour chevaux depuis plus de 15 ans. Ce sont d’ailleurs les Anglais qui
ont lancé ce mode de conditionnement. En Belgique aussi, maintenant,
vous pouvez trouver des petits ballots à partir de 25 kg, mais il
faudra toujours veiller à la qualité car le cheval est moins
tolérant que les ruminants aux préfanés de qualité
médiocre.
Le préfané se distribue de façon variable, selon
le poids et le travail du cheval, mais on considère qu’il en faut
à peu près 1 kg (en poids brut) pour 100 kg de poids vif.
Ne pas oublier que tous les chevaux sont différents et qu’il
faut adapter chaque ration au besoin particulier de chaque cheval, en prenant
en compte aussi la distribution d’aliment sec.
En cas de doute, demandez conseil à votre vétérinaire.
extrait du dossier "l'alimentation du cheval" du n°264
de la revue HippoNews Horaire des repas : le grand
dilemmeAlain WilmartTout le monde s’accorde à dire que, pour ingurgiter son repas
de manière efficace, le cheval doit bénéficier de
tout le calme nécessaire : ambiance calme, nerfs calmes, métabolisme
normal.
Tout le monde sait qu’un cheval nourri en retard s’énerve, ce
qui nuit à sa digestion. Pour éviter cet énervement,
on insiste souvent sur la nécessité de nourrir à heures
fixes.
La question est : que signifie “à heures fixes” ?
Quand on sait que certains chevaux, excessivement nerveux, peuvent contracter
des coliques graves, simplement parce que leur pitance est servie avec
1/4 d’heure de retard sur l’horaire prévu, on a envie de penser
qu’il vaut mieux, en effet, respecter un horaire strict.
Pourtant, certains spécialistes s’accordent à dire que
les horaires trop stricts sont dangereux : au moindre retard accidentel,
c’est la catastrophe. Or, nul n’est totalement à l’abri d’un
retard causé par un embouteillage, lui-même provoqué
par une grève des trains... En d’autres mots, un cheval réglé
comme un métronome est un cheval fragilisé. On préconise
plutôt de nourrir à “périodes fixes”, c’est-à-dire
dans une certaine tranche horaire (entre 6 et 7h par exemple), de manière
à habituer le cheval à une certaine souplesse. Mais
attention : il convient de ne pas sortir de cette tranche horaire, car
il faut donner au cheval le temps de digérer correctement chacun
de ses repas.
extrait du dossier "l'alimentation du cheval" du n°264
de la revue HippoNews